BANQUE DE
DEVOIRS
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La journée fut longue le lendemain du bal. Comme le bal lui semblait loin ! Qui donc écartait, à tant de distance, le bal davant-hier et le soir daujourdhui ? Son voyage à la Vaubyessard avait fait un trou dans sa vie, à la manière de ces grandes crevasses quun orage, en une seule nuit, creuse quelquefois dans les montagnes. Au fond de son âme, elle attendait un événement. Comme les marins en détresse, elle promenait sur la solitude de sa vie des yeux désespérés, cherchant au loin quelque voile blanche dans les brumes de lhorizon. Elle ne savait pas quel serait ce hasard, ce vent qui le pousserait jusquà elle, vers quel rivage il la mènerait, sil était chaloupe ou vaisseau à trois ponts. Mais, chaque matin, à son réveil, elle lespérait pour la journée, et elle écoutait tous les bruits, se levait en sursaut, sétonnait quil ne vint pas ; puis au coucher du soleil, toujours plus triste, désirait être au lendemain Est-ce que cette misère durerait toujours ? Est-ce quelle nen sortirait pas ? Elle valait bien, cependant, toutes celles qui vivaient heureuses ! Elle avait vu au bal des invitées qui avaient la taille plus lourde et les façons plus communes. Elle sappuyait la tête aux murs pour pleurer ; elle enviait les existences tumultueuses, les nuits masquées, les insolents plaisirs.
LES QUESTIONS:
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