La plaine, un jour, disait à la montagne oisive :
Rien ne vient sur ton front, des vents toujours battu.
Au poète, courbé sur sa lyre pensive,
La foule aussi disait : - Rêveur, à quoi sers - tu ?
La montagne en courroux répondit à la plaine :
C'est moi qui fais germer les moissons sur ton sol ;
Du midi dévorant, je tempère l'haleine,
J'arrête dans les cieux les nuages au vol.
Je pétris de mes doigts la neige en avalanches.
Dans mon creuset , je fonds les cristaux des glaciers,
Et je verse, du bout de mes mamelles blanches,
En longs filets d'argent, les fleuves nourriciers.
Le poète à son tour répondit à la foule :
Laissez mon pâle front s'appuyer sur ma main.
N'ai-je pas de mon flanc, d'où mon âme s'écoule,
Fait jaillir une source où boit le genre humain ?
Théophile GAUTHIER
LES QUESTIONS:
1. Quelles sont les
parties qui constituent le poème ? Distinguez-les en précisant le contenu de chacune.
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- Quatrain n 1 |
- La plaine et la
foule reprochent à la la montagne et au poète leur oisiveté. |
- Quatrain n 2 /
Quatrain n 3 |
- La
montagne répond à la plaine : elle explique son rôle. |
- Quatrain n 4 |
- Le poète répond à
la foule : il montre son utilité. |
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2. Selon Théophile Gautier, le
poète et la montagne présentent des traits communs. Dégagez deux de ces traits en
relevant les mots ou les expressions qui le montrent.
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Traits
communs entre le poète et la montagne :
- Donner la vie. |
- Fleuves nourriciers
/ source où boit le genre humain. |
- Se sacrifier pour
les autres. |
- Je tempère
l'haleine / mon flanc d'où mon âme s'écoule. |
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3. A quels procédés d'écriture
Théophile Gautier a-t-il recours, dans le dernier quatrain ? Dans quelles intentions ?
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Dernier
quatrain / Procédés d'écriture:
1- Métaphore: - De
mon flanc, d'où mon âme s'écoule, fait jaillir une source |
> Insister sur la
mission du poète auprès des hommes. Le poète souffre pour le genre humain. |
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2- Hyperbole: - Une
source où boit le genre humain. |
> Amplifier le
rôle du poète. Valoriser ce rôle. |
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