BANQUE DE
DEVOIRS
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L'USAGE DE LA MUSIQUE L'usage de la musique aujourd'hui me parait tout à fait significatif de ce qu'est la société dans laquelle nous vivons ( si on peut appeler vivre l'acharnement à survivre dans un émiettement perpétué de l'esprit ). Il s'agirait, paraît-il, d'une "société de consommation". Mais, pour rester dans le domaine des arts, si on considère la "consommation" de musique qui est faite à la radio, à la télé, dans les juke-boxes, dans les ascenseurs, dans les rues, dans les grandes surfaces, dans les aérodromes et au téléphone de Radio-Taxi, au standard du groupe Presses de la Cité ou de Radio-France, d'Air France et de Péchiney, dans le métro, dans les festivals ( et même dans les concerts ), jamais en effet on n'a consommé autant de musique depuis les débuts de l'Histoire. Je pousse mon caddie au supermarché dans le fracas des "Clash". J'attends mon "correspondant" pendant que Vivaldi ou un impromptu de Schubert est déchiqueté durement par une voix douce qui me supplie de "ne pas quitter l'écoute". Mais cette consommation de musique est, nous le savons très bien, une non- consommation. Un courant ininterrompu de sons, d'images, de mots, s'écoule sans fin. Ces sons, ces images, ces mots ne sont pas destinés à être écoutés, regardés, perçus, mais à tuer le temps, à meubler le vide, à faire oublier les temps morts ( ou la mort ) en oubliant de vivre. On vend au rayon épicerie des magasins un assortiment de noisettes, raisins secs et noix de cajou destiné à être mâchouillé devant le petit écran, et qui porte le beau nom de mélange télévision". Cet aliment pour ruminants humains est vraiment emblématique: mélange musique, mélange paroles, mélange images, mélange idées, mélange tout, mélange rien avec l'écran qui s'agite, que personne ne regarde, la musique qui s'écoule, que personne n'écoute, la parole qui se parle, sans qu'on sache ce qu'elle dit, du fil du temps éparpillé pendant que la mâchoire bovine broie le "mélange télévision".
LES QUESTIONS:
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