BANQUE DE
DEVOIRS
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Pourquoi ai-je choisi d'écrire ? Enfant, je n'avais guère pris au sérieux mes gribouillages. Je me plaisais à rédiger mes compositions françaises ; mais mes instituteurs me reprochaient mon style. Je ne me sentais pas douée. Cependant, quand à quinze ans j'inscrivis sur l'album d'une amie mes préférences, les projets qui étaient censés définir ma personnalité, à la question : «Que voulez-vous faire plus tard ? », je répondis d'un trait : «Etre un auteur célèbre. » Sur ce point, je n'hésitai pas : je convoitais cet avenir à l'exclusion de tout autre. La première raison, c'est l'admiration que m'inspiraient les écrivains ; mon père les mettait bien au-dessus des savants, des érudits, des professeurs ; car l'uvre d'un spécialiste ne s'ouvrait qu'à un petit nombre de lecteurs ; les livres, tout le monde les lisait. Ils touchaient l'imagination, le cur. Ils valaient à leur auteur la gloire la plus universelle. En tant que femme, ces sommets me semblaient plus accessibles; les plus célèbres des femmes s'étaient illustrés dans la littérature. Et puis j'avais toujours eu le goût de la communication. Sur l'album de mon amie, je citais comme divertissements favoris : la lecture et la conversation. J'étais loquace : tout ce qui me frappait au cours d'une journée, je le racontais. Je redoutais l'oubli; ce que j'avais vu, senti, aimé, c'était un déchirement de l'abandonner ai silence. Emue par un clair de lune, je souhaitais une plume, du papier et savoir m'en servir. J'aimais les correspondances, les journaux intimes. J'avais compris que les romans ne sont pas des objets étrangers à la vie mais qu'ils l'expriment à leur manière.
LES QUESTIONS:
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