( Jean-Jacques Rousseau, qui a passé sa jeunesse en Suisse, découvre Paris à
lâge de 19 ans. )Combien
labord de Paris démentit lidée que jen avais ! La décoration
extérieure que jai vue à Turin, la beauté des rues, la symétrie et
lalignement des maisons, me faisaient chercher à Paris autre chose encore. Je
métais figuré une ville aussi belle que grande, de laspect le plus imposant,
où lon ne voyait que de superbes rues, des palais de marbre et dor. En
entrant par le faubourg Saint-Marceau, je ne vis que de petites rues sales et puantes, de
vilaines maisons noires, lair de la malpropreté, de la pauvreté, des mendiants,
des charretiers, des crieuses de tisanes et de vieux chapeaux. Tout cela me frappa
dabord à tel point, que tout ce que jai vu depuis à Paris de magnificence
réelle na pu détruire cette première impression, et quil men est
resté toujours un secret dégoût pour lhabitation de cette capitale. Je puis dire
que tout le temps que jai vécu dans la suite ne fut employé quà y chercher
des ressources pour me mettre en état den vivre éloigné. Tel est le fruit
dune imagination trop active, qui exagère par-dessus lexagération des
hommes, et voit toujours plus que ce que lon lui dit. On mavait tant vanté
Paris, que je me létais figuré comme lancienne Babylone, dont je trouverais
peut-être autant à rabattre, si je lavais vue, du portrait que je men suis
fait. La même chose marriva à lOpéra, où je me pressai daller le
lendemain de mon arrivée ; la même chose marriva dans la suite à Versailles ;
dans la suite encore en voyant la mer ; et la même chose marriva toujours en voyant
des spectacles quon maura trop annoncés : car il est impossible aux hommes et
difficile à la nature elle-même de passer en richesse mon imagination.
JEAN-JACQUES
ROUSSEAU, Les Confessions
LES QUESTIONS:
| 1. a . Comment Rousseau a-t-il
imaginé Paris ?
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| 1. b . Comment a-t-il trouvé cette
ville à sa première visite ?
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1.a.
Le Paris imaginaire :
| - La beauté |
- une ville belle / superbes rues. |
| - Une ville vaste |
- une ville [
] grande / de laspect le plus
imposant. |
| - Le luxe |
- des palais de marbre et dor |
1.b. Le Paris réel :
| - La laideur |
- vilaines maisons noires / petites rues. |
| - La saleté |
- lair de la malpropreté / rues
sales et puantes. |
| - La pauvreté |
- lair [
] de la pauvreté, des
mendiants. |
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2. Depuis cette découverte , quels ont été les
sentiments de Rousseau vis-à-vis de Paris ?
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Sentiments
de Rousseau vis-à-vis de Paris :
- Impossibilité
doublier cette
première impression défavorable |
- Tout cela me
frappa dabord à tel point, que tout
ce que jai vu depuis à Paris[
]na pu détruire cette
première impression. |
| - Ne pas pouvoir
aimer cette ville |
- Il men
est resté toujours un secret dégoût pour
lhabitation de cette capitale. |
| - Tout faire pour
sen éloigner |
- Tout le temps
que jai vécu dans la suite ne fut employé
quà y chercher des ressources pour me mettre en état d
en vivre éloigné. |
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3. Comment Rousseau explique-t-il sa déception à
sa découverte de cette ville et dautres lieux encore ?
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Raisons
de la déception :
| - Le pouvoir de
limagination |
- Tel est le fruit dune imagination
trop active, qui exagère
par-dessus lexagération des hommes. |
| - Le récit des autres |
- On mavait tant vanté Paris. |
| - Une idéalisation de cette ville |
- Je me létais figuré comme
lancienne Babylone. |
| - Le rôle de
lexpérience |
- La décoration extérieure que
javais vue à Turin, la beauté
des rues [
] me faisaient chercher à Paris autre chose encore. |
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4. Relevez et étudiez trois procédés
décriture auxquels a recours Rousseau pour dévaloriser Paris ?
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Dévalorisation
de Paris / Procédés décriture :
a. Les moyens lexicaux :
- le lexique péjoratif |
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- sales / puantes / vilaines / malpropreté. |
b. Les moyens stylistiques :
- Laccumulation
- Lhyperbole |
- Lair de la malpropreté, de la pauvreté, des mendiants.
- Tout cela me frappa dabord à tel point que tout ce que jai vu
depuis [
] na pu détruire cette première impression / Il men est
toujours resté un secret dégoût. |
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